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La protection contre le paludisme est importante pour tout voyageur

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L'Institut de Médecine Tropicale (IMT) d'Anvers lance, dans le cadre de la Journée mondiale du paludisme (25 avril), une campagne pour sensibiliser les personnes en provenance des zones paludéennes lorsqu'elles se rendent dans leur pays d'origine. Les médecins de l'IMT observent que ce sont surtout les voyageurs d'origine africaine qui sous-estiment souvent le risque de contracter le paludisme.

Le paludisme est une infection tropique potentiellement mortelle, transmise par les moustiques, vecteurs du parasite responsable de cette maladie. Chaque année, la maladie fait encore plus d'un demi-million de victimes, principalement en Afrique sub-saharienne. Chez les voyageurs, la prévention du paludisme est presque toujours possible à condition que des mesures appropriées - produits anti-moustiques associés à des comprimés antipaludéens - soient prises.

En 2015, le laboratoire de référence de l'IMT a confirmé que 272 voyageurs de retour au pays avaient le paludisme (une sous-évaluation du nombre réel), dont 21 ont été pris en charge par l'hôpital universitaire d'Anvers. Neuf cas de paludisme sur dix ont été contractés en Afrique.

Les médecins de l'IMT constatent que le paludisme touche le plus souvent les immigrés originaires d'Afrique qui se rendent dans leur pays d'origine pour rendre visite à leurs amis ou à leur famille. Ce groupe cible est également appelé « visiting friends and relatives ». Souvent, ils ne perçoivent pas le paludisme comme une menace réelle pour la santé et ils consultent rarement un médecin dans le cadre de la prévention du paludisme avant leur voyage.

Le Dr Lazare Manirankunda est un médecin burundais qui travaille à l'IMT : « Les Africains en Belgique pensent parfois à tort que les personnes qui naissent dans une zone paludéenne sont « immunisées » à vie. Je peux vous assurer qu'en tant qu'Africain, après six mois en Belgique, je suis tout aussi vulnérable vis-à-vis du paludisme que tous les autres Belges. D'après mon expérience avec les communautés africaines en Flandre, je sais que les gens disposent souvent de peu d'informations sur la prévention du paludisme et ne peuvent pas, à leur retour, reconnaître correctement les symptômes de la maladie. »

Quiconque se rend dans une région où sévit le paludisme doit être bien informé du risque et des mesures à prendre. Certains courent plus que d'autres le risque de contracter le paludisme ou des complications sévères : les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli comme les patients atteints de VIH/SIDA. Les voyageurs belges, y compris ceux d'origine africaine, sont plus vulnérables à l'infection paludéenne que la population locale en Afrique car ils ne sont pas constamment exposés à cette maladie.

La prévention du paludisme consiste à associer des mesures anti-moustiques et - dans les zones à haut risque de paludisme - la prise, à titre préventif, de comprimés antipaludéens (« chimioprophylaxie »). Correctement appliquée, cette association de mesures protège à plus de 95 %. Si une personne tombe malade dans les 3 mois après son retour de voyage d'une zone paludéenne, il faut qu'elle pense au paludisme et qu'elle consulte un médecin. Correctement traitée, l'infection paludéenne disparaît d'ailleurs complètement. Le dicton populaire « une fois le paludisme, toujours le paludisme » est donc un mythe.

Les médecins de l'IMT essaient de sensibiliser les « visiting friends and relatives » avec une campagne d'affichage, entre autres dans les églises, cafés, salles de fêtes, salons de coiffure et magasins africains. Ils parlent également de la prévention du paludisme au cours de réunions organisées dans la période qui précède les vacances d'été. Soutenue par la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid, la campagne se déroule au printemps et en été 2016.

« Le paludisme est une maladie grave dont tout voyageur qui se rend dans les régions où sévit cette maladie, doit tenir compte. Mais  tout le monde n’en est pas conscient. Médecins et pharmaciens peuvent, s'ils entendent parler de projets de voyage, attirer l’attention sur la prévention du paludisme», selon le Dr Ula Maniewski.

L'IMT ne se focalise pas uniquement sur le paludisme chez le voyageur belge. Cet institut conduit également des recherches multidisciplinaires sur la maladie où le rôle du parasite, du moustique, des médicaments, du comportement humain et du système de santé est pris en considération. Ce dernier mois (mars 2016), les chercheurs de l'IMT ont encore publié les résultats de la plus grande étude clinique jamais réalisée sur le paludisme chez des femmes enceintes en Afrique. Le paludisme est aussi une matière importante dans l'enseignement à l'IMT.

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