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Le Centre biomédical du Rwanda et l’IMT détectent un problème de fausse résistance aux antituberculeux à la Rifampicine

Sur la base de cette constatation, l'algorithme de diagnostic a été modifié et les patients reçoivent désormais des soins appropriés.
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Avec près de 1,5 millions de décès par an, la tuberculose (TB) reste la maladie infectieuse la plus meurtrière dans le monde. La Rifampicine est le traitement le plus efficace contre la tuberculose. Cependant, comme il ne l’est pas pour toutes les souches, il est important de savoir le plus tôt possible si la souche qui a infectée le patient est résistante à cet antibiotique. Un doctorant à l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers a constaté un sérieux problème avec les tests qui détectent la résistance aux médicaments antituberculeux chez les patients rwandais. La moitié des personnes infectées et testées pour la tuberculose résistante ont été faussement diagnostiquées et n’ont, par conséquent, pas reçu le traitement approprié. A la suite de ces conclusions, le Programme national de lutte contre la tuberculose au Rwanda a modifié son algorithme de diagnostic pour pouvoir offrir un suivi plus adapté aux patients. Les résultats de cette recherche sont publiés dans The Lancet Microbe.

Détecter la sensibilité à la Rifampicine est important pour le choix du traitement médicamenteux approprié des patients tuberculeux. Au cours de la dernière décennie, le test Xpert MTB/RIF a permis un diagnostic de résistance à la Rifampicine beaucoup plus facile et plus rapide. Le diagnostic précoce de la tuberculose résistante à la Rifampicine au moment où les bactéries sont encore peu nombreuses, a abouti en une diminution de décès de cette maladie dévastatrice.

Grâce au dépistage d’un plus grand nombre de patients avec le test Xpert MTB/RIF et aux activités communautaires par rapport aux personnes présentant peu ou pas de symptômes, Claude Semuto, doctorant à l’IMT et chercheur du Laboratoire national de référence pour la tuberculose à Kigali, au Rwanda, a découvert un sérieux problème. La moitié des patients diagnostiqués avec une résistance à la Rifampicine était en fait atteint de la tuberculose sensible à la Rifampicine et ont reçu un traitement sans cet antibiotique à cause du faux diagnostic. Dans ce cas précis il s’agit d’un traitement de « deuxième ligne » qui était plus long et avec une composition plus toxique. Claude a identifié ce problème de fausse résistance chez les patients ayant peu de bactéries dans leur expectoration. Le logiciel Xpert interprète à tort la fixation insuffisante de l’ADN comme preuve de résistance.

Depuis le 3 janvier 2020 et sur la base de ce résultat, le Programme national de lutte contre la tuberculose au Rwanda a modifié son algorithme de diagnostic. Dès à présent les patients avec peu de bactéries et diagnostiqués avec une résistance à la Rifampicine, auront des tests supplémentaires pour confirmer ou exclure la résistance à la Rifampicine avant qu’ils ne soient mises sous un traitement approprié. Aujourd’hui, les patients rwandais tuberculeux ne reçoivent un traitement de deuxième ligne que quand ils en ont vraiment besoin.

« J’espère que les chercheurs de la lutte contre la tuberculose dans d’autres pays vérifieront d’urgence si ce problème de faux diagnostics de résistance se présente également chez eux, » dit Claude Semuto. Avec ses collègues rwandais, il surveille l’impact de l’algorithme modifié et l’introduction de la version améliorée du test Xpert (Xpert MTB/RIF Ultra).

Les recherches de l’IMT dans le domaine de la tuberculose sont de renommée mondiale. L’Institut possède la plus grande collection publique de souches tuberculeuses pour la recherche et ses chercheurs ont réalisé une percée avec un traitement combiné plus court pour la tuberculose résistante. De plus, l’IMT est à la recherche continue de nouveaux diagnostics et techniques de détection de cas.

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