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Des moustiques tigres de nouveau repérés en Belgique en 2019

Ces découvertes confirment les conclusions antérieures qui suggèrent que ces moustiques arrivent dans notre pays par voie routière
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Des chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale (IMT) d'Anvers ont une fois de plus repéré des moustiques tigres en Belgique cette année. Des œufs, des larves et des adultes d’Aedes albopictus ont été récoltés. Ce moustique a entre autres été retrouvé au niveau de trois aires d’autoroutes en Wallonie et en Flandre. Ces découvertes confirment les conclusions antérieures qui suggèrent que ces moustiques arrivent dans notre pays par voie routière depuis des régions déjà colonisées, notamment la France et l’Allemagne.

D'avril à octobre 2019, l'équipe de l’IMT, responsable pour la surveillance des moustiques exotiques en Belgique (projet MEMO), a de nouveau détecté des moustiques tigres en Belgique. « Nous avons capturé quatre moustiques tigres adultes dans une jardinerie, importatrice de bambou chanceux, localisée en Flandre Orientale. Plus important encore, nous avons découvert près de 200 œufs, ainsi que trois larves appartenant à cette espèce au niveau de trois aires d’autoroutes : à Wanlin (Namur), Sprimont (Liège) et Marke (Flandre occidentale). C'est la première fois que nous avons repéré cette espèce genre de moustique sur les parkings de Sprimont et de Marke, ce qui confirme que les moustiques tigres arrivent chez nous par le biais de véhicules circulant sur les autoroutes au départ de régions où ils sont déjà installés, tels qu’en France et/ou en Allemagne. Le parking de Sprimont se situe dans le prolongement de l’autoroute du Soleil. Il s’agit de la première interception du moustique tigre sur une aire d’autoroute localisée aussi loin dans notre pays. Les régions les plus proches où le moustique tigre s’est implanté sont le département de l'Aisne en France à 160 km et le land allemand de Baden-Wurtemberg à 200 km », dit Dr Isra Deblauwe, chercheur à l’IMT et responsable du suivi quotidien du projet de surveillance des moustiques. 

Le moustique tigre gagne lentement mais sûrement du terrain en Europe. Il a déjà pris pied dans le sud depuis plus de 20 ans et progresse vers nos contrées. Originaire d’Asie du Sud-est, Aedes albopictus s’est répandu un peu partout dans le monde, surtout grâce au transport de pneus usagés et de bambou chanceux. Ce moustique est extrêmement invasif et s'adapte très bien aux différentes conditions climatiques. Il pique pendant la journée et peut transmettre des virus comme le Zika, la dengue ou le chikungunya. Trois cas autochtones de Zika ont été diagnostiqués en France en octobre de cette année. C'est la première fois que des cas autochtones de ce virus ont été rapporté en Europe. En outre, des cas autochtones de dengue et de chikungunya ont déjà été rapportés dans le sud de la France en 2017 et pas moins de 400 cas de chikungunya ont été enregistrés en Italie.

« Mis à part quelques détections sporadiques, il n’y a (à ce jour) pas encore de population de moustiques tigres établie dans notre pays » , déclare le Dr Wim Van Bortel, coordinateur général du projet MEMO. “L’espèce de moustiques n'a pas encore hiberné en Belgique, mais ce n'est qu'une question de temps avant qu’il puisse s’installer ici. Une surveillance et un contrôle rigoureux sont nécessaires pour reporter ce moment aussi loin que possible. 

En plus du moustique tigre, les chercheurs de l’IMT ont repéré le moustique forestier originaire d’Asie (Aedes japonicus) à Natoye (Hamois), ainsi que près de la frontière allemande. Par rapport à 2017 et 2018, il semblerait que la densité de moustiques forestiers aie augmentée à Natoye cette année. Les insectes se sont propagés dans un rayon de 750 mètres autour de la population source locale. Ceci indique une nouvelle expansion, comme cela a été le cas entre 2012 et 2015. En revanche, la population d’Aedes koreicus, le troisième moustique exotique, établie à Maasmechelen semble produire des résultats après la campagne d’éradication récente. Aedes japonicus et Aedes koreicus sont comparativement des espèces moins agressives d’Aedes albopictus et moins vectrices de maladies.

« Il est crucial de surveiller la propagation de ces moustiques exotiques dans notre pays. C'est un moyen de détecter et de combattre le plus rapidement possible ces espèces exotiques envahissantes. Même si elles arrivent à s’installer ici, une surveillance appropriée est importante pour estimer le risque de transmission d’une maladie », déclare le Prof Dr Ruth Müller, responsable de l’Unité d'Entomologie de l'IMT. Ces recherches sont réalisées en collaboration avec l’équipe du « Barcoding facility for organisms and tissues of policy concern (BopCo) » du Musée royal d’Afrique centrale (Tervuren) et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (Bruxelles).

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