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Dans la lutte contre le paludisme, les dernières étapes sont les plus difficiles

Une étude menée au sein de minorités ethniques donne des indices pour des interventions ciblées en vue d'éradiquer le paludisme
malaria
Le Vietnam souhaite éradiquer le paludisme d'ici 2030. La maladie y est de moins en moins fréquente mais on en sait peu sur la façon dont les populations sont exposées au risque de paludisme au sein de communautés reculées où la maladie sévit encore en dépit de la lutte. Des chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale (IMT) et du programme national contre le paludisme du Vietnam ont séjourné durant quelques mois dans une région boisée reculée de ce pays du Sud-est de l'Asie. Dans la revue spécialisée Malaria Journal, ils décrivent comment le risque accru de paludisme est corrélé aux activités quotidiennes de la population. Ces éléments doivent être pris en compte pour pouvoir éradiquer définitivement cette maladie mortelle.

Grâce à des efforts considérables, le nombre de décès dus au paludisme a fortement baissé au cours des dix dernières années. Néanmoins, près de 500 000 personnes décèdent encore chaque année de cette maladie parasitaire. L'Asie ressort la plus victorieuse de la lutte contre le paludisme et la majorité des victimes de cette maladie restent dès lors de jeunes enfants d'Afrique subsaharienne. Au Vietnam, le paludisme persiste de façon limitée dans des régions boisées où vivent principalement des minorités ethniques. La lutte contre le paludisme est plus complexe dans ces régions car les moustiques vecteurs sévissent souvent tôt dans la soirée lorsque la population est à l'extérieur avant d'aller dormir sous une moustiquaire. 

« Depuis l'an 2000, le Vietnam a réduit le nombre de cas de paludisme de 90 %. Néanmoins, les dernières étapes de cette lutte sont les plus difficiles. On en sait encore trop peu sur la façon dont le paludisme continue d'être transmis, et les stratégies d'élimination doivent être adaptées aux conditions locales des régions où sévissent les derniers foyers de paludisme, » confie Melanie Bannister-Tyrrell de l'IMT.

L'IMT tente d'apporter un changement dans ce domaine en réalisant des recherches en collaboration avec des partenaires locaux dans de petits villages de régions boisées reculées. Les programmes nationaux contre le paludisme dans les pays tels que le Cambodge et le Vietnam peuvent en tirer profit.
Le dernier élément en date est le nouvel article de Bannister-Tyrrell. Celle-ci a séjourné durant plusieurs semaines consécutives dans un petit village de la province de Quang Nam au centre du Vietnam. Bannister-Tyrrell a dressé un tableau de la communauté de ce village par l'intermédiaire d'observations, de questionnaires et d'entretiens détaillés au sujet des activités de la population au sein du village, sur les terres et dans les bois.

La chercheuse de l'IMT a ensuite établi une corrélation entre ces observations et le risque de contracter le paludisme. « Les gens là-bas courent le plus grand risque de contracter le paludisme lorsqu'ils sont à l'extérieur le soir pour pêcher, couper du bois, discuter avec les autres habitants ou regarder la télévision dehors ensemble. Durant ces moments, ces gens ne sont pas protégés par des moustiquaires, » explique Bannister-Tyrrell.

L'étude démontre que le programme national doit également mettre en place, au centre du Vietnam, des moyens pour lutter contre les moustiques vecteurs du paludisme à l'extérieur, dans les villages, les fermes, les bois et le long des rivières. En se concentrant sur des communautés spécifiques, les études micro-épidémiologiques, telles que celle de Bannister-Tyrrell, contribuent à la mise en œuvre d'interventions ciblées pour éradiquer le paludisme.

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