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Les chercheurs de l'IMT trouvent des œufs de moustiques tigres en Belgique

Des scientifiques découvrent des moustiques tigres sur un parking d'autoroute à Namur. Le moustique atteint de plus en plus souvent notre pays par les autoroutes.
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L’été dernier, des chercheurs de l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) ont découvert des œufs de moustique tigre sur une aire d’autoroute près d’Aische en Refail en Namur. De plus en plus souvent, l’Aedes albopictus ou le moustique tigre arrive chez nous par voie routière depuis la France et l’Allemagne pour coloniser progressivement nos régions. Les chercheurs de l’IMT surveillent non seulement cette espèce mais également d’autres moustiques exotiques du type piqueurs-suceurs à des endroits où il y a de fortes chances que ces insectes fassent leur entrée sur notre territoire.

L’Aedes albopictus ou le moustique tigre est un petit insecte avec une piqûre douloureuse qui peut transmettre des maladies telles que la dengue, le chikungunya et le Zika. Originaire d’Asie du sud, son implantation en Europe et aux États-Unis a pu s’accélérer grâce au trafic mondial de marchandises, au réchauffement climatique et à sa bonne adaptabilité. Depuis quelques années, il a progressivement pu coloniser des parties de la France et de l’Allemagne et sa présence ne se limite plus aux régions du sud. Il arrive en Belgique par le transport aérien de marchandises mais est aussi amené par des voitures en provenance des pays voisins.

« Nous avons étudié quatre aires autoroutières cet été et nous avons trouvé des œufs de moustique sur l’une d’entre elles. Il est important que nous surveillions rigoureusement ces nouveaux sites d’accès. Toutefois, il sera beaucoup plus difficile de détecter les moustiques tigres voyageant en voiture en  provenance de l’Allemagne et de la France et d’arrêter sa progression vers les grandes métropoles et les municipalités denses», explique le Dr Isra Deblauwe.

Le moustique tigre a également été repéré cet été sur les autoroutes aux Pays-Bas, près de la frontière belge. Les chercheurs de l’IMT ont examiné deux aires de repos supplémentaires le long de ces autoroutes juste avant la frontière néerlandaise pour la présence de moustiques tigres, mais aucun moustique tigre n’a été repéré.

« Bien que le moustique tigre apparaisse de plus en plus souvent à plusieurs endroits, ce moustique ne s’est pas encore implanté en Belgique et nous ne le repérons que sporadiquement. En 2017, nous avons lancé un vaste projet de surveillance de moustiques exotiques, et depuis 2018, nous  repérons chaque année ces moustiques exotiques en Belgique. Il y a donc de réelles chances que le moustique tigre puisse éventuellement s’installer en Belgique. Une surveillance et un contrôle rigoureux sont nécessaires pour identifier les sites où ces moustiques iront s’installer et pour mener la lutte. C’est la seule façon de pouvoir reporter leur installation en Belgique aussi loin que possible. Même si ce moustique arrive à s’installer chez nous, il est important de surveiller les populations de près pour pouvoir estimer le risque d’une éventuelle transmission de maladies », explique le Dr Wim Van Bortel.

Le projet 'Surveillance des moustiques exotiques en Belgique' ou MEMO, d'une durée de 3 ans (2017-2020), est fiancé par les gouvernements flamand, wallon et bruxellois ainsi que le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement dans le cadre de l'accord de coopération national portant sur les domaines politiques de l’environnement et de la santé (NEHAP). L’IMT mène ce projet en collaboration avec l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) et le Barcoding Facility of Organisms and Tissues of Policy Concern (BopCo). Avec le soutien d’Avia-GIS, le système d’information VECMAP est utilisé pour l’intégration de données de terrain et de laboratoire. S'il y a des preuves de présence de moustiques tigres dans notre pays, les gouvernements flamand, wallon et bruxellois sont informés dans les meilleurs délais afin que le contrôle puisse être lancé rapidement.

Depuis juillet 2007 l’IMT surveille les moustiques exotiques du type piqueur-suceur à différents endroits en Belgique. En 2017, ces activités ont été étendues dans le cadre du projet MEMO et grâce à des années de surveillance, nos chercheurs ont établi une expertise et obtenu un ensemble de données uniques qui cartographient avec précision les premières introductions de moustiques exotiques dans notre pays. Ce sujet sera abordé en détail ce soir dans la série documentaire Besmet à 21h20 sur Canvas.

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