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Des chercheurs de l'IMT prouvent qu'un médicament antipaludique est également efficace contre une autre maladie parasitaire

Une étude publiée dans Nature Medicine met en évidence une alternative thérapeutique prometteuse pour la schistosomiase
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La schistosomiase est une maladie parasitaire qui touche plus de 200 millions de personnes dans le monde, principalement les populations pauvres vivant dans les zones rurales de l'Afrique subsaharienne. Son traitement repose sur un seul médicament, mais des alternatives sont nécessaires pour augmenter l'efficacité thérapeutique et réduire le risque de résistance aux médicaments. Des chercheurs de l'Institut de Médecine Tropicale ont découvert un traitement efficace sous la forme d'une thérapie combinée antipaludique. Leurs conclusions ont été publiées dans Nature Medicine.

Schistosoma haematobium Ei urine 400x (4)_smaller Schistosoma haematobium-ei dans l'urine

La schistosomiase est une maladie tropicale négligée causée par un ver parasite libéré par des escargots infectés vivant en eau douce. La maladie est associée à des lésions graves du foie, de la vessie ou des intestins et elle infecte le plus souvent les enfants. Jusqu'à présent, le traitement reposait entièrement sur un seul médicament, le praziquantel. Cependant, son utilisation massive, à la fois pour le traitement ainsi que pour la lutte contre la maladie, l'a rendu vulnérable à la résistance. Pour répondre à ce besoin pressant de médicaments alternatifs, les chercheurs de l'IMT ont identifié la combinaison artésunate-méfloquine, un traitement courant de la malaria, une autre maladie parasitaire, comme un candidat potentiel contre le Schistosoma. Pour tester son efficacité, ils ont mené un essai dans des écoles primaires de six villages du nord du Sénégal, où la schistosomiase est répandue. L'essai a été réalisé en collaboration avec l'Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF), à Dakar, au Sénégal, un partenaire institutionnelle de longue date.

IMG_3215_smaller Des chercheurs de l'IMT et de l'IRESSEF contrôlent le taux d'hémoglobine des écoliers

Le Professeur Emmanuel Bottieau, expert en médecine tropicale à l'IMT, révèle : "nos résultats montrent que la combinaison antipaludique était sûre pour le traitement de la schistosomiase et qu'elle était aussi efficace que le praziquantel. Cela ouvre la perspective de l'utiliser comme traitement de seconde ligne pour la schistosomiase ou pour les co-infections paludisme-schistosomiase (qui sont un problème fréquent dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne)". 

Coordinateur de l'essai clinique au Sénégal et coauteur de l'article, le Dr Moustapha Mbow de l'IRESSEF ajoute : ""nous avons suivi 718 enfants âgés de 6 à 14 ans. La plupart des enfants de cette région du Sénégal sont infectés par ce parasite de façon répétée dès leur plus jeune âge, et la charge en vers s'accumule dans leur organisme. Désormais, nous disposerons de davantage d'options thérapeutiques". 

Le nouveau traitement présente également un avantage supplémentaire. La Professeure Katja Polman, experte en schistosomiase à l'IMT et dernier auteure de l'article, ajoute : "le praziquantel est plus efficace contre les schistosomes adultes que contre les schistosomes juvéniles, et les réinfections restent donc un défi. Il est important de noter que l'artésunate-méfloquine s'est avéré efficace contre les stades juvéniles également."

WhatsApp Image 2023-12-07 at 15.58.59 (1) Formation à la lecture des lames de microscope

Les voyageurs souffrent souvent de schistosomiase

Avec l'augmentation des voyages au cours des dernières décennies, la schistosomiase n'est plus seulement confinée aux régions (sub)tropicales : elle reste l'une des 5 principales maladies pour lesquelles les voyageurs se rendent à la clinique de voyage de l'IMT suite à leur voyage. Les personnes sont infectées en se baignant, en jouant ou en se lavant dans de l'eau douce, car les formes larvaires du parasite pénètrent dans la peau suite au contact avec l'eau infectée. En termes d'impact, cette maladie est, après le paludisme, la maladie parasitaire la plus dévastatrice. 

Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont également évalué des outils de diagnostic innovants pour le suivi de l'infection et de la morbidité après un traitement antischistosomal. En outre, ils soulignent que d'autres essais seraient justifiés dans des populations différentes et dans d'autres pays. Le projet a été financé par le département de l'économie, de la science et de l'innovation (EWI) du gouvernement flamand.

Bottieau, E., Mbow, M., Brosius, I. et al. Antimalarial artesunate–mefloquine versus praziquantel in African children with schistosomiasis: an open-label, randomized controlled trial. Nat Med (2024). https://doi.org/10.1038/s41591-023-02719-4

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