Des ressources supplémentaires pour l'Institut de Médecine Tropicale dans la lutte contre le mpox


L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) reçoit un financement supplémentaire de 2 millions d’euros de la part de la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD) belge pour renforcer la recherche et la lutte contre le virus mpox en République démocratique du Congo (RDC). Un nouveau variant du virus mpox, Clade Ib, est récemment apparu dans plusieurs pays africains et a été détecté pour la première fois en dehors de l’Afrique, le 15 août 2024, en Suède, ce qui suscite des craintes de propagation mondiale.
Grâce à ces nouvelles ressources, l'IMT et l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) en RDC pourront lancer une campagne de vaccination dans les zones les plus touchées. L'IMT étudiera également l'efficacité du vaccin contre ce nouveau variant. Les deux instituts disposent de plusieurs décennies d'expertise et, depuis 2020, collaborent dans le cadre du projet MBOTE (« Mpox, Biology, Outcome, Transmission et Epidemiology »).

Déploiement de la campagne de vaccination
Le premier résultat du projet est le déploiement d’une campagne de vaccination pilote dans le Sud-Kivu, l’épicentre de l’épidémie. Cette campagne vise à démontrer la faisabilité de campagnes de vaccination à grande échelle en RDC et dans les pays voisins.
« Avec ces moyens supplémentaires, nous pouvons rapidement faire face à la menace de l’épidémie dans le Sud-Kivu. Notre objectif est de vacciner au moins 10 000 personnes, ce qui représente 20 000 doses de vaccin », déclare Laurens Liesenborghs, expert en maladies infectieuses émergentes à l'IMT. « La région présente une densité de population élevée, une grande industrie du sexe et d'importants flux frontaliers. Cela rend la situation préoccupante. Sans action rapide, le risque de propagation internationale est élevé », ajoute-t-il.

La recherche locale conduit à des connaissances globales
Les connaissances acquises à partir des épidémies locales sont cruciales pour protéger d'autres régions. En raison de la mondialisation et du changement climatique, les épidémies sont de moins en moins confinées localement, ce qui permet aux maladies de se propager à l'échelle mondiale, comme ce fut le cas lors de l’épidémie de mpox en 2022. À cette époque, l'IMT avait mis à profit ses années d'expertise dans la recherche sur le mpox pour contrôler l’épidémie en Belgique.
« Cet investissement souligne l'importance de la coopération au développement dans la lutte contre les défis sanitaires mondiaux », déclare Frank Vandenbroucke, ministre démissionnaire de la Coopération au développement. « En renforçant l'expertise locale et la collaboration internationale, nous pouvons non seulement améliorer la situation sanitaire en République démocratique du Congo, mais aussi protéger la Belgique et le reste du monde. »

201% de victimes en plus par rapport à l'année dernière
Selon les chiffres du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), depuis janvier 2024, 34 297 cas de mpox ont été signalés, dont 866 décès. Cela représente une augmentation de 201% par rapport à la même période de l'année dernière. Le 13 août 2024, Africa CDC a déclaré la situation comme une urgence de santé publique de sécurité continentale. Le lendemain, l'Organisation mondiale de la Santé a émis une déclaration à l’échelle mondiale. L’ensemble des régions africaines ont été touchées par cette épidémie. Le 15 août, le premier cas du nouveau variant a été confirmé en dehors de l'Afrique, en Suède.

En savoir plus sur notre lutte contre le mpox ?
Dans Transmission, notre podcast primé, Laurens Liesenborghs vous emmène au cœur de la forêt tropicale et raconte les défis auxquels lui et ses collègues congolais ont été confrontés lors de leurs recherches sur le mpox.
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