Le paludisme recule dans le monde mais pas parmi les voyageurs belges

L'investissement dans la lutte contre le paludisme est payant. En 2010-2015, le nombre de nouveaux cas de paludisme a baissé de plus 20 % à travers le monde. Le nombre de décès a chuté. Il il est passé de près de 1 million à moins de 500 000 par an. Cependant, parallèlement, de plus en plus de voyageurs belges contractent le paludisme. De plus, pour la première fois, des voyageurs belges qui se sont rendus en Afrique ont rechuté après un traitement standard contre le paludisme. Ceci exige une plus grande attention en termes de prévention du paludisme, selon l'Institut de Médecine Tropicale (IMT) d'Anvers, lors de la présentation de ses derniers chiffres annuels.
Bien que le paludisme soit en baisse dans le monde, il devient de plus en plus fréquent chez les voyageurs belges. On a, au cours des cinq dernières années, observé chaque fois une légère augmentation du nombre de diagnostics du paludisme à l'IMT - jusqu'à 327 nouveaux cas en 2016. L'IMT traite les patients paludéens qui reviennent malades des régions tropicales mais, en tant que laboratoire de référence, il analyse également les échantillons que lui transmettent d'autres hôpitaux en Belgique. Au total, 4 cas de paludisme sur 5 en Belgique passent par l'IMT.
Sur les 327 voyageurs atteints de paludisme, 29 ont été hospitalisés à l'UZA.. Environ 9 cas de paludisme sur 10 ont été contractés en Afrique.
Wim Van den Brande est parti en famille au Rwanda pour y passer des vacances. Comme il allait séjourner principalement dans la capitale Kigali, il n'avait pas jugé nécessaire de prendre des comprimés antipaludéens. « Nous allons régulièrement à Kigali parce que ma femme est d'origine rwandaise. En ville, le risque nous a semblé limité dans la mesure où nous utilisions des répulsifs antimoustiques. Je n'avais néanmoins pas envisagé le fait que notre lieu de séjour se situait près d'une région marécageuse. C'était infesté de moustiques et j'étais souvent piqué. »
De retour en Belgique, Van den Brande a été admis pour cause de paludisme à l'hôpital universitaire d'Anvers où il a été traité par les spécialistes en médecine tropicale de l'IMT. Quelques semaines après avoir quitté l'hôpital, Van den Brande avait rechuté car le premier traitement n'avait pas tué tous les parasites. « J'étais vraiment très malade à cette époque. Rien de comparable avec une grippe saisonnière. Je conseillerais à tout le monde de bien s'informer sur la destination et de prendre les mesures de précaution appropriées.
Dr Ula Maniewski de la Clinique de voyage de l'IMT : « Le paludisme est une maladie grave mais pas tout le monde est conscient que l'on doit en tenir compte quand on se rend dans les régions où sévit cette maladie. Médecins et pharmaciens peuvent être davantage attentifs en abordant d'emblée l'aspect préventif du paludisme quand ils entendent parler de projets de voyage dans les tropiques. De même, il faut toujours penser à l'éventualité du paludisme si quelqu'un se fait porter malade après avoir séjourné dans les tropiques. »
Les voyageurs belges, y compris les personnes d'origine africaine vivant dans notre pays, sont plus vulnérables à l'infection paludéenne que la population locale en Afrique. De fait, elles ne sont pas constamment exposées au paludisme et n'ont donc pas développé une résistance à la maladie. Les médecins de l'IMT remarquent les voyageurs belges d'origine africaine sous-estiment souvent le danger de contracter la maladie ou pensent qu'ils en sont immunisés du fait de leur naissance en Afrique.
Certaines personnes sont plus exposées que d'autres au risque de paludisme ou à de graves complications : jeunes enfants, femmes enceintes, personnes âgées de plus 60 ans et personnes dont le système immunitaire est affaibli comme celles qui sont atteintes de VIH/SIDA.
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