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L’incidence des infections à virus mpox a presque quadruplé en 14 ans

L’abandon du vaccin antivariolique a rendu la population plus vulnérable au mpox.
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Le nombre de cas de mpox a presque quadruplé au cours des 14 dernières années en République démocratique du Congo (RDC). Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement exposés, tout comme les populations rurales. Une analyse réalisée par l'IMT et l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) en RDC, publiée dans The Lancet, montre que le virus continue de se propager et que ses modes de transmission évoluent.

Image d'en-tête, de gauche à droite : Eugene Bangwen (IMT), Yves Mujula Kanundey (INRB), Elise De Vos (IMT), Bob Herady, et Christophe Van Dijk (IMT)
Mpox-incidence-quadruples_2 Eugene Bangwen (à gauche) est le premier auteur de l'article, avec Ruth Diavita et Elise De Vos.

Entre 2010 et 2023, près de 61 000 cas suspects de mpox et plus de 1 800 décès suspects ont été signalés en RDC. Les personnes vivant dans des zones reculées sont bien plus touchées par le mpox que les citadins. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement touchés.

L'une des principales raisons de l'augmentation des cas est l'arrêt de la vaccination antivariolique dans les années 1980. Ce vaccin offrait une protection croisée contre le mpox. Depuis l'arrêt de la vaccination, la résistance au virus a considérablement diminué. À partir de 2010, le nombre de cas a commencé à augmenter.

En 2021, le nombre de cas signalés a fortement diminué, probablement en raison d’une surveillance réduite de la maladie pendant la pandémie de COVID-19. En 2022 et 2023, les cas ont de nouveau fortement augmenté. Cette augmentation soutenue a conduit à l'émergence, en 2024, de la nouvelle variante du clade Ib, qui s'est rapidement propagée en RDC et dans les pays environnants. En conséquence, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le mpox constituait une urgence de santé publique de portée internationale.

Mpox-incidence-quadruples_3.1 Deux infirmières au travail dans le service d'isolement de l'hôpital général de référence de Kamituga.

Pourquoi passons-nous à côté de la réalité ?

Obtenir une image complète de l'ampleur réelle de l'épidémie de mpox reste un défi. De nombreux cas ne sont pas détectés, car les habitants des zones reculées ne cherchent pas toujours à obtenir une aide médicale. En outre, les agents de santé ne parviennent souvent pas à identifier le virus en raison d'un manque de formation. L’état dégradé des infrastructures routières et des communications complique également la collecte de données.

Quels sont les facteurs de propagation ?

Bien que les causes exactes de la maladie ne soient pas encore totalement connues, plusieurs facteurs contribuent à la propagation du mpox. Tout d'abord, en raison de la déforestation et de la perte de biodiversité, la proximité accrue entre les humains et les animaux porteurs du virus favorise les contaminations. En 2023, plus de 6 000 cas ont été signalés dans la province forestière de l'Équateur, où une épidémie majeure est actuellement en cours. Ensuite, outre la transmission de l’animal à l’homme, les chercheurs observent de plus en plus d'infections interhumaines, y compris par contact sexuel. Enfin, les déplacements de populations vers de nouvelles régions facilitent la propagation du virus.

Un appel à l’action mondial

Ces résultats soulignent la nécessité urgente d'améliorer la surveillance des maladies, d'intensifier la vaccination et de renforcer les interventions de santé publique. Il faut consolider les services de santé, mieux former les prestataires de soins, et prendre en compte la biodiversité dans les stratégies de prévention.

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